EDITO : Etre un orfèvre du vivant

Editorial

Ce début d’année 2022 s’inscrit dans un cadre plein de promesses et d’enjeux. Le CARI est un écosystème à haut potentiel. L’équipe est là, consciente de vivre un moment particulier et prête à co-écrire son avenir.

Il faudra ensemble être agile, créatif, réactif, collectif, attentif, organisé, dans le respect des valeurs qui sont les nôtres. Merci à vous qui allez nous accompagner dans notre évolution ! Merci à tous nos membres et partenaires ! Merci à tous ceux qui nous confient des projets ! Merci à toute l’équipe qui m’accompagne ! Merci aux apiculteurs qui sont là, participatifs et bienveillants.

C’est bien un travail d’équipe qui nous attend. L’orchestre est en place. Je propose de vous le présenter dans le prochain numéro, lorsque nous serons au complet.

En attendant, voici un numéro qui s’inscrit dans la continuité de nos engagements. Le monde apicole a su impulser des changements de société majeurs. Grâce à la détermination de certains apiculteurs parmi vous, un mouvement de fond est enclenché qui se manifeste dans les opinions et dans les agendas des décideurs. Le modèle agricole est réétudié, une majorité d’agriculteurs souhaite une valorisation de leur travail, plus personne ne défend les produits phytosanitaires sans bonne raison. Bien sûr, l’économie est encore trop souvent le donneur d’ordre mais un cercle vertueux se dessine. D’autres enjeux se manifestent aujourd’hui. Les apiculteurs et les abeilles éclairent de nouveau le chemin et suscitent l’intérêt des scientifiques. Des questions environnementales inattendues émergent comme celle de l’impact de la pollution à l’ozone sur les communications plantes-abeilles. Des dangers nouveaux apparaissent aussi, épées de Damoclès sur le toit des ruchers : à l’échelle de l’Europe, le frelon asiatique n’est plus le seul frelon invasif. La vie trouve si facilement son chemin dans un contexte mondialisé ! Les apiculteurs doivent être plus que jamais des techniciens chevronnés et de grands observateurs. Que ces qualités ne les éloignent pas de la concertation civique. Le dialogue est la clé de voûte des engagements du secteur.

L’organisme vivant complexe dont nous sommes responsables fait face à bien des dangers. Il est de notre devoir de lui apporter tout le soutien nécessaire. Bien des connaissances sont à retrouver ou à réadapter en tenant compte de la varroase qui reste une préoccupation majeure mais aussi des fluctuations du climat qui créent de l’instabilité et de l’incertitude dans la pratique apicole. Il ne s’agit évidemment pas d’ajouter, à la liste déjà longue des problèmes, ceux induits par une méconnaissance des abeilles. Comprendre, connaître, s’interroger, se remettre en question, traduire les besoins biologiques des abeilles, être une intelligence au service de l’intelligence subtile de la colonie…

Etre apiculteur aujourd’hui, c’est être un orfèvre du vivant.

Bonne saison dans vos ruchers !

Agnès FAYET