L‘apiculture wallonne

Agnès FAYET

Le CARI a réalisé un travail d’analyse et de description de l’apiculture wallonne durant l’année écoulée. Cela a donné naissance à un rapport qui a été relu et validé par les représentants du secteur apicole siégeant au Comité d’accompagnement du projet Bee Wallonie et par le Service public de Wallonie. Nous proposons de restituer l’essentiel des données sous la forme d’infovisualisations.
Dans ce numéro, deux volets sont abordés : les apiculteurs wallons et la formation en Wallonie.
D’autres thèmes seront publiés ultérieurement.

Les apiculteurs wallons

Selon l’OCDE, « les activités qui ne peuvent pas être obtenues à partir des données de base utilisées pour établir les comptes nationaux parce qu’elles sont souterraines, illégales, informelles ou qu’elles relèvent de la production des ménages pour leur usage propre, ou encore parce que le dispositif de collecte des données de base présente des carences, sont qualifiées d’activités non observées. » L’apiculture en Wallonie répond en très grande partie à cette définition. Les apiculteurs wallons sont essentiellement des apiculteurs de loisir qui ne tirent pas un revenu principal de leur activité apicole. Ils élèvent des abeilles à petite échelle et produisent du miel principalement pour la consommation familiale. Ils peuvent cependant bénéficier d’un complément de revenus grâce à l’apiculture via plusieurs biais : la vente de miel, la vente d’autres produits de la ruche, l’élevage, les activités de formation ou d’autres services. Ces revenus relèvent de l’économie familiale ou ménagère. On peut parler également d’économie souterraine dans la mesure où un pourcentage inconnu de ces échanges financiers reste dans une zone grise. En Wallonie, l’apiculture joue historiquement un rôle important dans le contexte de l’économie familiale, au même titre que le petit élevage. C’est particulièrement vrai dans les régions aux activités économiques ouvrières (dans le Hainaut ou dans la province de Liège par exemple) où ces pratiques ont été longtemps encouragées par les autorités. Aujourd’hui, bien que le monde économique se réfère davantage à l’économie de production, l’économie ménagère est un modèle qui perdure. Les contextes de crise économique ravivent généralement son intérêt. Cet état de fait économique bien implanté, associé à peu de prédispositions pour l’entreprenariat, explique que le secteur ne puisse être appréhendé que sous la forme d’échantillonnage, de suivi partiel et d’évaluation des données. Les volontés d’entreprendre dans le secteur apicole sont par ailleurs compliquées par un certain nombre de paramètres structurels.


La formation en Wallonie

La Wallonie bénéficie d’un réseau important de ruchers écoles qui forment chaque année des apiculteurs débutants. Il est difficile d’évaluer si les diplômés pérennisent ou pas leur activité apicole. Cela reste très relatif. À côté de cette formation de base en deux ans, il existe divers modèles de formation allant du stage d’initiation à la formation spécialisée destinée aux apiculteurs confirmés. Une partie de cette offre de formation est subsidiée par la Région Wallonne selon certaines conditions (appel d’offre annuel). Depuis quelques années, se multiplient parallèlement les formations en promotion sociale qui bénéficient d’une reconnaissance du Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Il s’agit de formations de courte durée (un an maximum) à l’issue de laquelle une attestation de réussite est délivrée. Enfin, des conférences subsidiées par la Région Wallonne sont proposées par certaines sections apicoles. Elles contribuent à la formation continue des apiculteurs locaux.