EDITO : Un révélateur

Etienne BRUNEAU

Les moments très difficiles que nous vivons pour l’instant nous permettent de voir le monde avec d’autres yeux et nous offrent une période de réflexion sur notre mode de fonctionnement et son impact sur nos relations sociales ainsi que sur l’environnement. Chacun a pris conscience, ces derniers jours de l’impact des suppressions de nombreux échanges, avec ses conséquences sociales, économiques et environnementales très importantes. En Europe l’apiculture est moins impactée qu’en Amérique ou qu’en Asie qui travaillent à des échelles nettement plus importantes qu’ici (voir article sur le coronavirus page 14). Les abeilles, elles, continuent inlassablement leur travail de pollinisation là où elles sont.
La FAB, en communication continue avec le CARI, a permis de clarifier rapidement la situation des apiculteurs en Belgique leur permettant d’assurer un suivi de leurs ruches.
Suite aux leçons qu’on peut tirer de cette période et des risques liés au changement climatique, on doit chercher de nouvelles pistes pour l’apiculture, plus locales, plus en harmonie avec notre environnement et cela dans différentes directions. Au niveau de notre conduite apicole, nous devons respecter une notion de base essentielle : nos abeilles doivent pouvoir subvenir à leurs besoins, sans nous, là où elles sont, quitte à revoir l’importance de nos ruchers. De plus, nous devons limiter au maximum nos interventions grâce à l’utilisation de nouvelles technologies pour assurer un suivi à distance des colonies pour le bien des abeilles et de l’environnement. L’exemple norvégien de Terje Reinertsen (voir article page 27) nous montre que des plans de sélection assez simples peuvent déboucher sur des abeilles locales mais productives et plus résilientes. Pour la vente des produits de la ruche, de nouvelles formules émergent un peu partout et les produits locaux regagnent une place qu’ils avaient progressivement abandonnée. Les propriétés médicinales de renforcement du système immunitaire des produits de la ruche sont mises à l’honneur et les stocks de gelée royale et de propolis ont fondu comme neige au soleil ce dernier mois. Naturellement la transition vers ces nouveaux modes de conduite apicole ne sera probablement pas aussi rapide qu’on ne pourrait l’espérer. Durant la période de changement de système, les personnes qui ne vont pas pouvoir s’adapter auront cependant de plus en plus de difficultés.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, cet arrêt des déplacements a permis de prendre conscience des nombreuses possibilités de communication et cela quelle que soit l’échelle. Avec la généralisation du télétravail, il est impressionnant de voir le développement des réunions avec les systèmes de connection plus ou moins sophistiqués. On s’adresse aujourd’hui aussi vite à une personne située à l’autre bout du monde qu’à son voisin. Pour beaucoup, ces nouveaux moyens de communication sont une découverte et ouvrent de nouvelles portes. L’organisation de réunions, de cours à distance devient une réalité, même en apiculture. Les messages fusent de tous les côtés, on n’a jamais reçu autant de messages Facebook, WhatsApp, etc. par le passé et plus que jamais, la gestion de l’information qu’on reçoit massivement tous les jours va demander des filtres et des pondérations. Là, le CARI devrait vous aider à mieux cerner l’essentiel.
On prend conscience qu’on est tous directement interreliés et qu’un problème sur un marché en Asie a des répercussions concrètes chez nous. Pensez à l’adultération massive des « miels » en provenance d’Asie qui impacte tous les apiculteurs qui tirent un revenu significatif de leur production apicole suite à une chute des ventes et des prix. Nous sommes actuellement en contact avec le cabinet du Commissaire à l’agriculture pour mettre en place des réponses concrètes qui devraient relancer rapidement le secteur apicole.
Dans ce climat particulier, Apimondia prend une nouvelle place pour défendre l’abeille dans les structures internationales comme la FAO et travaille sur de nouvelles formules d’information par exemple dans le cadre de la journée internationale de l’abeille. Ici aussi, les réunions et échanges se multiplient pour devenir quotidiens.
Le CARI va vous proposer dans les prochaines semaines une série de nouvelles initiatives basées sur ces nouvelles formules de communication.
Toute notre équipe y travaille activement pour permettre de vous apporter des réponses adaptées à vos besoins.

N’hésitez pas à consommer des produits apicoles, ils vous aideront à conserver l’immunité et le sourire.