EDITO : Bilan sourire

Etienne BRUNEAU

Une fois n’est pas coutume, en cette fin d’année je n’ai pas voulu dresser un bilan classique où le noir côtoie le blanc. On parle bien assez de catastrophes ainsi, me suis-je dit, pourquoi ne pas chercher tous les points positifs qui ont émaillé cette année ? Le résultat est très encourageant.
Côté journées d’informations, les apiculteurs ont été gâtés avec, dès janvier, la présence de deux grands orateurs : Pierre Rasmon et Jean-Christophe Sandoz, qui ont réellement impressionné leur auditoire. En octobre, nous organisions notre premier week-end du CARI avec le thème du pollen. Il était très agréable de voir la complicité de nos deux orateurs, Patrice Percie du Sert et Alina Varadi, pour partager leurs connaissances avec les apiculteurs présents. En fin d’année, nous avons eu la première journée Nord Sud, avec le thème pivot de la coexistence des abeilles et un conférencier de renom, Remy Vandame. Cette journée a généré un réel enthousiasme auprès des participants. Cinq jours après, c’était une autre première avec une matinée sur les légumineuses organisée en collaboration avec la FWA. Là aussi, tous les espoirs sont permis.
Côté colloques, mi-mai, les apiculteurs ont pu prendre connaissance des différents projets apicoles existants à l’Institut des Sciences Naturelles. Lors de cette première, ils ont pu voir l’important investissement financier des autorités en faveur des abeilles. Nous avons pu découvrir l‘important projet Sapoll sur les abeilles sauvages et les bourdons, mais également les résultats du projet mené conjointement par le CARI et le CRA-W sur les pesticides. L’annonce a été faite que le projet Beesyn remis par le CARI en collaboration avec l’Université de Gand et le CRA-W, a été retenu par le fédéral pour mieux cerner sur le terrain l’origine des problèmes rencontrés par nos abeilles en axant sur la part prise par l’environnement.

En juin, lors de la Bee Week à Bruxelles, plusieurs d’entre vous ont pu participer aux conférences et échanges qui ont duré trois jours. L’EFSA a lancé à cette occasion les bases d’un partenariat international pour mieux suivre la situation de terrain et, en novembre, le comité qui représente les stakeholders s’est réuni. Nous y étions très bien représenté. On y a appris que la Commission va lancer un projet de 8 millions d’euros pour mettre en place les outils nécessaires pour diagnostiquer correctement l’état de santé et le dynamisme des colonies.

En Italie, Beecome a regroupé les plus grands spécialistes d’Aethina tumida afin de faire le point sur la situation. Une proposition d’actions élaborée par un large panel a défini la politique à suivre en cas d’infestation. En Turquie, le congrès bisannuel d’Apimondia a battu son record de participation et les échanges ont été très fructueux. Au congrès de la FNOSAD, à Rennes, le succès était également au rendez-vous.

Côté varroase, on doit noter l’arrivée sur le marché de trois nouveaux produits de traitement disponibles sans prescription vétérinaire (Oxuvar, Varromed et Polyvar Yellow). Cela faisait des années que l’on attendait ce moment. L’opération avec les cagettes Scalvini pour l’encagement des reines en juillet en vue d’un traitement d’été efficace a remporté un vif succès et a satisfait de nombreux apiculteurs. On ne peut naturellement pas passer sous silence la guidance vétérinaire qui est aujourd’hui accessible à tous les apiculteurs inscrits à l’AFSCA. Le fédéral a également financé en fin d’année la réalisation d’une vidéo sur la varroase qui devrait sortir prochainement. Elle devrait éclairer la situation pour de nombreux apiculteurs. Enfin le projet Healthy Bee qui assure le monitoring des colonies d’abeille a été pérennisé par l’AFSCA. C’est une très bonne chose.

Côté miel, cette année, ce sont surtout les apiculteurs ardennais qui ont été privilégiés avec une très belle récolte d’été. Les apiculteurs de Promiel vont prochainement avoir leur IGP car elle est enfin passée au niveau de la Région Wallonne et il ne reste plus qu’à attendre le feu vert de l’Union européenne.

Enfin, l’équipe du CARI a emménagé dans de nouveaux locaux beaucoup plus spacieux, ce qui devenait vraiment indispensable.

Sur toutes ces bonnes nouvelles, il me reste à vous souhaiter, au nom de notre Conseil d’administration et de notre équipe, une très bonne année 2018, remplie de sourires et de joie.