FAIT MAISON : La ruche kenyane (ou TBH)

Les partisans de « l’apiculture naturelle » redécouvrent aujourd’hui cette ruche, et commencent à la faire découvrir au grand public et surtout aux apiculteurs amateurs. C’est une ruche simple d’utilisation, qui demande peu d’interventions et aucun effort physique. C’est, je pense, la ruche idéale pour les débutants et pratiquants d’une apiculture de loisir. Bien plus simple à conduire qu’une Warré, je la conseille à tous les amateurs !

Mathieu ANGOT,
apiculteur dans la baie
du Mont Saint Michel
www.mathieua.fr/blog

Histoire de la Kenyane

Ce type de ruche « horizontale » existe depuis très longtemps, puisqu’on trouve des traces de l’utilisation de systèmes similaires en Grèce dans l’antiquité, il y a plus de 2 000 ans. En France, la Layens était très utilisée au 19ème siècle, et elle l’est encore en Espagne dans certaines régions. Mais telle qu’on la connait, sous la forme Kenyane, c’est dans les années 1970 qu’un canadien la remet au goût du jour afin de développer l’apiculture au Kenya. Elle a depuis fait ses preuves sur le territoire africain, puis en Europe où de nombreux amateurs l’ont adoptée.


Kenyane ou Warré ?

Ces deux ruches semblent toucher le même public, en recherche du côté « naturel » qu’elles proposent (cires construites par les abeilles, peu d’interventions humaines...), mais ma préférence va sans hésiter à la Kenyane.
En Warré, il faudra ajouter par le bas les éléments, et donc soulever parfois jusqu’à trois ou quatre corps, soit plusieurs dizaines de kilos... A moins d’être équipé en matériel de levage, cela peut être très mauvais pour votre dos ! En Kenyane, on ajoutera simplement des barrettes en changeant la partition de place. On peut également, en Kenyane, retirer les rayons de cire facilement, ce qui permet une surveillance sanitaire, ce qui est quasiment impossible en Warré sans cadres. On peut également facilement produire de la gelée royale, faire un essaim ou même un élevage de reines très facilement avec ce type de ruche !
Enfin, la Kenyane est sur pieds. L’apiculteur travaille donc sans se baisser, c’est très agréable et bénéfique pour votre santé !

Construire votre Kenyane

Les mesures importent peu pour ce type de ruche, ce qui fait que même un mauvais bricoleur pourra arriver à une ruche fonctionnelle ! Trois points sont cependant importants :

  • La largeur des barrettes, qui doivent mesurer aux alentours de 35 mm, afin de respecter l’espace naturel entre deux rayons de cire.
  • L’angle de 120° des côtés, afin d’éviter les constructions fixées à la paroi.
  • Sa longueur doit vous permettre d’y mettre au moins une bonne vingtaine de barrettes, afin de laisser l’espace pour diviser la colonie en deux en cas de division dans la ruche. Le modèle présenté en a 25.

Les autres mesures sont donc données ici à titre d’exemple, mais peuvent être modifiées : toit rond, plat, en chalet, plancher plein ou grillagé... Libre à vous de réaliser votre Kenyane comme bon vous semble. Certains apiculteurs lui donnent une largeur de barrettes de 50 cm, afin de pouvoir poser une hausse Dadant pour la récolte, par exemple. Et si vous souhaitez observer en toute sécurité vos avettes, vous pouvez ajouter une vitre et une trappe d’observation !